Salut les roadies ! 👋
Ce troisième Carnet de Voyages arrive un peu en retard, il faut dire que nous avons eu de nouvelles mésaventures, qui sont venues s’ajouter aux autres, alors, j’étais un peu moins inspirée pour écrire. Mais me voici de retour, prête à vous embarquer dans nos dernières découvertes ! 😍
Alors, prêts à partir ? Installez-vous confortablement, on y va ! 🚚
L’originalité consiste toujours à revenir aux origines.
Notre arrivée à Tarragone se fait en prenant un peu de hauteur et tout en lumière ! Nous trouvons en effet un endroit sur les sommets de la ville, qui nous permet d’avoir une vue imprenable ! Cela me plonge dans une forme de méditation. Les lumières clignotent légèrement au loin, comme les fanions d’une immense fête forraine. Sauf qu’ici, c’est le calme total. C’est jolie. C’est apaisant. Les énergies de la semaine ont été lourdes et pesantes au global, alors un peu de légèreté nous fait le plus grand bien. Je décide d’en profiter pour faire un peu de yoga en me délectant de ce panorama.

Le yoga est toujours une vraie parenthèse de bonheur, et c’est bien le seul sport que l’on peut faire à peu près partout ! Il suffit d’un tapis que l’on dépose, sur du sable, de l’herbe, des pierres, peu importe. J’aime cette image où l’on entre dans un autre espace (le tapis), une dimension qui nous emmène sur le terrain de l’intimité, de l’introspection. C’est un peu comme si l’on signait un contrat avec soi-même : pendant 1 heure, je vais entrer dans un espace de calme et d’exploration, je vais venir y déposer mes émotions. Et quand vient la fin de la séance de Yoga : la relaxation (« shavasana » en sanskrit), alors on peut s’abandonner, allongé sur le tapis, à nos rêveries, l’esprit apaisé par tous les mouvements associés à la respiration qui ont été pratiqués durant la séance. C’est d’ailleurs la seule activité sportive que je connaisse où l’on s’autorise à vivre un tel moment de répit à la fin de la pratique.
Les jours qui suivent notre arrivée à Tarragone, nous décidons de nous rendre à Reus ! Un petit village qui vaut le détour, car c’est là que serait né le célèbre architecte Antoni Gaudí. Nous prenons les vélos pour arpenter les ruelles de la bourgade, non sans croiser un chat ci et là, car il est 15h00, et c’est une heure réservée à la sieste en Espagne. Donc, tout est fermé.

Curieusement, on ne retrouve aucun monument crée par Gaudí dans ce village, mais quelques belles façades d’édifices signés par d’autres prestigieux architectes modernistes demeurent, comme Lluís Domènech i Montaner.
Par contre, un musée entièrement dédié au représentant du modernisme catalan est accessible, et c’est donc avec plaisir que nous nous y engouffrons avec Jim, car même si j’ai l’impression d’avoir toujours entendu parler de Gaudí, je ne connais pas vraiment son histoire.
Ce cher Antoni est un peu le Van Gogh de la Catalogne. En sillonnant dans les divers espaces du musée, je constate pour la première fois sa connexion édifiante avec la Nature. En fait, elle est omniprésente dans ses œuvres. Finalement, les idées les plus simples sont les plus puissantes : la nature nous concerne tous et nous émerveille, c’est une œuvre d’art à part entière. Qui n’a jamais été fasciné par la force des vagues sur les rochers, ou le calme assourdissant qui nous envahit lorsqu’on contemple les sommets autour de nous, du haut d’une montagne ?
Non seulement sa sensibilité et son éveil pour la nature étaient très développés, mais sa rigueur et son intérêt pour les sciences l’étaient tout autant. Le résultat le plus célèbre reste la splendide Sagrada Familia. Elle est censée se terminer en 2026. Quelle œuvre impressionnante, lorsqu’elle sera achevée, la Sagrada Familia sera la construction la plus élevée de Barcelone et l’église la plus haute du monde.
Selon moi, l’anecdote la plus symbolique sur l’origine de ce monument est la volonté émise par Gaudí qui souhaitait que ce temple soit celui du peuple. Il avait d’ailleurs assez de désintérêt (dans le bon sens du terme) pour accepter le fait que d’autres reprennent son œuvre lorsque viendrait sa mort. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui, il y a ce respect immense de vouloir poursuivre et achever l’ambition première de l’architecte ! En Espagnol, on l’a nomme « Templo Expiatorio de la Sagrada Familia », autrement dit le « temple expiatoire de la Sainte Famille ».
Après avoir été émerveillé par l’histoire et la symbolique de l’art de Gaudí, et au passage, avoir fortement apprécié la visite d’un musée après plus d’un an (merci le Covid !), nous faisons une petite halte au cœur d’une cour romaine, vestiges de leur hégémonie que l’on retrouve dans beaucoup de villes en Espagne, dont Tarragone, qui a conservé un immense amphithéâtre, construit au lle siècle.

Je commande un café « bonbón », que je ne connais pas encore, et je découvre avec surprise qu’il s’agit en fait d’un café avec du lait concentré sucré servi dans un verre ! Cette manière de préparer le café viendrait de la région espagnole d’Alicante. Tout en dégustant donc ce petit trésor sous la langue, je constate que les boissons et desserts Espagnols sont très sucrés et comportent parfois de curieux mélanges. La Sangria pourrait être citée ici (élaborée à base de fruits, de vin et de sucre, il faut avouer que c’est tout de même une idée originale), mais je pense surtout au Kalimoxo (ou Calimocho) ! Cette boisson originaire du nord de l’Espagne se crée en mélangeant une dose de vin rouge avec une dose de coca-cola. Pas vraiment ma tasse de thé. Vous avez déjà testé ? 😅
C’est donc en étant bercé par la douce mélodie des conversations Espagnoles que j’entre dans un état méditatif et contemple autour de moi toutes ces personnes. D’où viennent-elles ? Quelles sont leurs histoires ? C’est assez incroyable, j’ai l’impression de pouvoir flotter au-dessus de la cours et cela forme une jolie mélodie qui arrête le cours du temps en cette fin d’après-midi ensoleillée… Jim me ramène à la réalité, car il est déjà temps de retrouver le Van !
Coquillages et crustacés.
Direction la plage ! Une grande envie de mer et de coquillages s’empare de nos esprits ! Et revoilà les joies de pouvoir vivre dans un van : être capable d’aller partout, quand bon nous chante ! Nous nous rendons à Cambril et Salou (deux communes typiques de la région touristique de la Costa Dorada).
J’ai le plaisir d’y faire mon premier bain de mer de l’année ! Encore un peu frais, mais quel régal de pouvoir accueillir les vagues généreuses dans ses bras ! La journée se termine par des fruits de mer, les pieds dans l’eau.

Je regarde Jim, en pensant à ma réunion de lundi prochain, et lui dit « J’ai l’impression d’être en vacances« , il me répond « c’est la raison pour laquelle nous faisons ce voyage ! » Cette nuit-là, je m’endors paisiblement.
La semaine qui suit, nous nous offrons une halte de luxe dans un petit camping non loin de la côte, au bord de la mer, car nous avons besoin de faire une machine à laver. Un certain « Jean« , ou « Juan » nous accueille, grand sourire. Je suppose que nous faisons partie des premiers touristes qui reviennent après le Covid et les confinements, ce qu’il me confirme, bien que la vague touristique ne va pas tarder à arriver.
Jean nous indique donc la direction de notre chambre, une petite parcelle de terre au bord de la mer, je saute de joie à la vue de l’immensité de cette plage, baignée dans la belle lueur de la lune qui se prépare à veiller sur nous.
Je dois avouer que le confort qui nous est offert n’est vraiment pas de refus. Nous restons peut-être 20 minutes sous une douche chaude (Mea Culpa pour la Planète). Et le lendemain, nous décidons même de faire un jogging matinal sur la plage, l’exercice n’est pas facile car il faut deux fois plus de forces pour courir sur le sable mouvant. Mais la plage est à nous, le soleil bat son plein, c’est le bonheur ! D’ailleurs, saviez-vous que le simple fait de sourire serait bénéfique pour notre santé ? Il provoquerait des modifications biochimiques dans le cerveau qui évacuerait les tensions, l’inquiétude et le stress que l’on rassemble durant toute la journée.

J’aimerais aussi partager une découverte que j’ai faite cette semaine, en lisant le livre de Guy Corneau « Le meilleur de soi », il y fait mention de la puissance créatrice. Le meilleur de soi serait la partie la plus vivante, la plus créatrice en soi. Quelque chose en nous qui veut bouger, veut créer. On saurait intuitivement que notre bonheur réside dans cette faculté à créer, mais on ne se le permettrait pas toujours. Lorsque je me suis posée la question de mon rapport à la création, j’ai tout de suite eu des sensations ou des images associées à la peur, de mal faire, de mal dessiner, mal peindre, mal écrire, etc… Pourtant, posez-vous la question : qu’est-ce que je reconnais en moi qui me donne le goût de vivre et accroît ma vitalité ?
Et parmi toutes les choses qui vous viendront à l’esprit, ne pensez pas au résultat. Ne cherchez pas la validation. Pour la première fois peut-être depuis très longtemps, je reprends goût au fait de « créer », mais pour moi. Être dans une phase d’exploration pure, sans recherche de reconnaissance. Et je crois que c’est là toute la différence. Juste créer, pour le plaisir de créer, retrouver cet état de légèreté, d’imagination, ce retour à « l’enfant » en nous. La société dans laquelle nous vivons aujourd’hui tend à transformer tout processus créatif en un loisir productif, en business, « Je suis bon dans telle ou telle discipline, comment je pourrais monétiser cela » ? C’est aussi les conséquences d’Internet. Pourtant, tout ne se vend pas, tout ne s’achète pas.
Le deuil de la chaise.
Nous prenons ensuite la direction d’un petit village situé entre la Costa Daurada et la communauté de Valence, mentionné dans mon guide « 120 coins secrets en Europe« . Bordée dans les terres par le Priorat, la région de l’Ebre (où se situe le village) est célèbre pour son delta. C’est un peu l’équivalent de notre Camargue, la production du riz y représente 25% de la production totale Espagnole. Cette région n’est pas très fréquentée par les touristes et reste assez méconnue, pourtant, elle est riche d’histoires et de traditions. Parmi ces villages méconnus, nous avons choisi Miravet, qui tire son épingle du jeu de par son immersion en plein cœur des terres, étendu au bord du fleuve. On y trouve un château en haut du village construit par les Maures puis conquis en 1153 par les templiers, qui l’ont reconverti en château-monastère. Apparemment, Dali avait même pensé à acheter cette forteresse pour l’offrir à Gala…

Nous arpentons les ruelles du village, imprégné de cette atmosphère pittoresque, et nous arrêtons quelques instants pour admirer la vue impressionnante sur le fleuve, au niveau de l’église hospitalière.
Le lendemain, nous reprenons la route pour nous rapprocher du Delta. En effet, la région me fait beaucoup penser aux paysages de la Camargue, mais il manque les taureaux ! Le spot que nous dénichons pour terminer la semaine est assez incroyable, il se situe sur une plage immense, juste au niveau de l’Ebro Delta.


Nous proclamons la saison du champagne ouverte, et Jim débouche fièrement la bouteille que nous avait offert Jean-Pierre (le compagnon de ma grand-mère) avant de partir. Nous attentions juste le bon moment pour l’ouvrir. C’est donc accompagné de Melon, de mozarella et de jambon Serrano que nous savourons le « vin du diable« .
Toutefois, quelle ne fût pas notre surprise quand, en retournant au van peu de temps après, nous nous aperçûmes qu’une chaise de camping manquait ! Quelqu’un l’avait volé, sans rien prendre d’autre, pourtant, il y avait une belle table en aluminium qui était aussi disponible. C’est toujours un sentiment étrange de savoir que quelqu’un est passé par là, avec de mauvaises intentions, cela vous rend dubitatif et un peu craintif. Nous décidons donc de partir dès le lendemain matin, en ayant pris soin de ne plus rien laisser en dehors du van !
Rencontre avec Frida Kalho.

Ce Carnet de Voyages s’achève sur les terres de la province de Castellón, au sein du somptueux village de Peniscola ! Dépaysement garanti. C’est quand je visite des lieux comme cela que je me rappelle pourquoi j’adore voyager et explorer. Cela réveille ma créativité, mon imagination, mes désirs d’aventures. Tous mes sens sont en éveil !

Je ne suis pas allé en Grèce, mais des représentations que j’en ai vu, Peniscola ressemble beaucoup à ce genre de villages aux fameuses maisons blanches ! La raison pour laquelle on retrouve ce type de maisons en Espagne est aussi lié à la météo. Car l’avantage des murs peints en blanc est de renvoyer les UV et éviter la chaleur. Si la couleur noire absorbe la chaleur, la couleur blanche elle, la renvoie, ce qui atténue la température à l’intérieur des maisons.
J’ai envie de tout photographier, mes yeux pétillent, d’une découverte à une autre, et ma respiration s’arrête quand j’aperçois cette magnifique maison revêtue de milliers de coquillages : « la casa de las conchas« . Quelle merveille !
Nous prenons le temps de prendre un verre pour se rafraîchir au sommet du village, surplombant toute la baie. Je me sens tel un capitaine, prêt à repérer le moindre pirate à l’horizon. C’est alors que Jim aperçoit un tableau de Frida Kahlo, et me demande de qui il s’agit. Tous mes souvenirs du collège me reviennent soudainement, j’avais eu un vrai coup de cœur pour cette personnalité et cette femme au destin tragique.
Pour commencer, je précise à Jim que « Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón« , de son nom complet (ok Frida!) n’est pas Espagnole, mais Mexicaine. Tout au long de sa vie, elle aura hérité d’une santé fragile, souffrant de poliomyélite depuis l’âge de six ans puis victime d’un grave accident de bus, où son abdomen fût transpercé par une barre en fer. Étrangement, c’est « grâce » à cet accident qu’elle se formera elle-même à la peinture.

En revenant un peu sur son parcours, je me rappelle aussi qu’elle avait beaucoup participé à l’émancipation des femmes dans la société mexicaine, à une époque encore très patriarcale (encore aujourd’hui ?). Elle s’est toujours posée comme la voix des opprimés, et assumait aussi très librement ses relations passionnées et bisexuelles. Une figure de femme moderne qui lui colle à la peau, et qui reste, encore aujourd’hui, une muse, une femme forte, avant-gardiste et un modèle d’engagement pour beaucoup de femmes.
» À en croire ce que tu m’écris, la Méditerranée est merveilleusement bleue. La connaîtrai-je un jour ? Je ne crois pas, car je ne suis pas née sous une bonne étoile ; pourtant, mon plus cher désir a toujours été de voyager. Il ne me restera que la mélancolie des lecteurs de récits de voyages.
Frida Kahlo «
C’est sur ces mots que je vous laisse pour l’instant. Nous sommes restés sur Peniscola toute la semaine car nous avons l’embrayage du camping-car qui a rendu l’âme. Nous le faisons réparer ce lundi prochain, et espérons reprendre la route très vite !
N’hésitez pas à nous laisser en commentaires vos remarques, messages, précisions, nous nous ferons une joie de vous répondre ! 🥰
Sympa votre recit et analyse Je lirais ça en détail Bonne contiinuation Bisous
Toujours tres enrichissant votre récit
J etais passer à Salou :ville faite pour le tourisme à l époque ,pas vraiment le vrai de l Espagne de mes impressions
BISOUS
J’adore te lire Élodie… Votre voyage fait rêver! Un voyage sans fin programmée … J’adore ❤️